Les addictions
Les addictions sont globalement de deux catégories : avec ou sans produits. On peut par exemple présenter une addiction aux jeux vidéos (sans produits) ou une addiction au tabac (avec produits).
“Depuis un certain temps, la nécessité d’arrêter de fumer se fait de plus en plus présente. Je m’étais toujours promis qu’à 40 ans, j’arrêterai et me voilà à 43, je fume toujours. J’ai besoin d’aide pour passer le cap.”
“Je n’arrive pas à me contrôler, dès que je fais des achats, c’est plus fort que moi et j’achète tout et n’importe quoi. Arrivant à la maison, je déballe tout ça, je ne ressent aucun plaisir, juste de la culpabilité.”
“Mon fils de 12 ans a un problème et je ne sais plus comment le cadrer. Il passe 8 heures par jour à jouer sur ses jeux en réseau lorsqu’on est en vacances ou en week-end. Il ne fait plus rien d’autre et ça m’inquiète. Lorsque j’essaye de poser des limites, il fait des crises terribles qui font souffrir l’ensemble de la famille.”
Quelques définitions
Les troubles addictifs regroupent l’alcoolisme, les toxicomanies (prise de substances psychoactives), le tabagisme et les addictions comportementales (comme le jeu ou internet).
Les classifications des troubles distinguent la dépendance (l’addiction) de l’usage nocif (ou l’abus de substance).
Qu’est-ce que la dépendance (addiction) ?
Face à la substance il y aura :
• un désir puissant de prendre la substance ;
• une difficulté à contrôler sa consommation ;
• une poursuite de la consommation malgré les conséquences nocives ;
• un désinvestissement progressif des autres activités et obligations, au profit de cette substance ;
• une tolérance accrue et parfois un syndrome de sevrage physique (CIM-10).
Le psychiatre Aviel Goodman résuma l’addiction comme : « un processus par lequel un comportement, qui peut fonctionner à la fois pour produire du plaisir et pour soulager un malaise intérieur, est utilisé sous un mode caractérisé par l’échec répété dans le contrôle de ce comportement et la persistance de ce comportement en dépit des conséquences négatives significatives ».
Qu’est-ce que l’usage nocif (abus de substance) ?
C’est un mode de consommation d’une substance psychoactive qui est préjudiciable pour la santé physique et/ou psychique (CIM-10) mais qui n’est pas une addiction.
Pas toutes les substances psychoactives présente le même risque d’addiction mais souvent nous parlons d’addiction psychique versus addiction physique. Elles ne sont pas la même chose et un produit peut entraîner un type d’addiction et pas l’autre.
Les médicaments –
Parfois, nous pouvons avoir une addiction aux médicaments psychotropes comme les tranquillisants et les somnifères (anxiolytiques et hypnotiques de la famille des benzodiazépines). Insidieuse, souvent cette addiction commence par un « petit » tranquillisant ou un « petit » somnifère et de qui, au bout de plusieurs années, on n’arrive plus à se passer. Les inconvénients majeurs de ce type de dépendance au long cours sont des difficultés à se concentrer associée à des troubles de la mémoire et une aggravation de l’affaiblissement des fonctions intellectuelles liées à l’âge.
L’alcool –
La substance psychoactive la plus consommée en France est l’alcool, entraînant un risque de dépendance à l’alcool.
Le simple usage (non abusif), peut être défini comme une consommation d’alcool qui n’entraîne pas de conséquences sur la santé du consommateur, ni de troubles du comportement ayant des conséquences sur l’entourage. On peut développer une addiction à l’alcool à tout âge. Des dépendances installées progressivement, chez des personnes qui boivent régulièrement, avec peu d’épisodes d’ivresse, sont fréquentes.
“Un verre d’alcool standard, un verre de vin, un petit apéritif ou une bière contiennent tous 10 grammes d’alcool. Il est conseillé de ne pas dépasser 2 verres standard par jour pour les femmes et 3 pour les hommes, avec au moins un jour par semaine sans alcool.” Voir ce site.
Addiction au tabac –
“En chiffres absolus, le tabac est la substance psychoactive qui entraîne le plus de décès, et il faut ajouter les répercussions sur la grossesse : 20% des avortements spontanés lui sont imputables.” Voir ce site.
Les addictions comportementales –
Il existe des similitudes entre les addictions avec produit et les addictions sans produits, dites comportementales : addiction aux jeux de hasard et d’argent (c’est la principale addiction ‘sans drogue’), addiction aux jeux vidéo, achats compulsifs, addictions alimentaires (le sucre, par exemple), addiction au sport, dépendances sexuelles et affectives, dépendances sectaires…
Prenons l’addiction comportementale la plus fréquente aujourd’hui en France. Comment savoir si la dépendance au jeu d’argent et de hasard est un problème ? Surendettement, dépression, voire actes de délinquance, peuvent accompagner cette addiction. Les plus addictifs sont les jeux à résultat instantané, justement parce que la “récompense” (c’est le message au cerveau) arrive si rapidement. On peut citer par exemple, les machines à sous des casinos, les cartes à gratter et les courses sur écran, hippiques entre autres.
Comme pour l’alcool, les personnes ont beaucoup de difficultés à parler de ce qui leur arrive et à demander de l’aide. Une sensation de honte et de culpabilité peut s’installer, ce qui éloigne d’autant plus la personne d’une source d’aide et de soutien. Dans le cas du jeu, le phénomène de repousser le moment où on demande de l’aide est aggravé par l’idée qu’un gain miraculeux, qui suffirait à résoudre tous les problèmes de dettes, arrivera prochainement.
Rappelons que tout comme les addictions avec produit, les addictions comportementales touchent toutes les classes sociales et toutes les catégories d’âge. Il y a des conséquences négatives qui se répercutent sur toutes les facettes de la vie : familiale, sociale, professionnelle et financière.
Pour être considérée une addiction, le comportement doit réunir plusieurs critères. Les critères des addictions comportementales ont quatre caractéristiques principales :
• L’impossibilité de résister à l’impulsion de s’engager dans le comportement
• Ressentir une tension croissante avant d’initier le comportement
• Ressentir du plaisir ou du soulagement au moment de l’action
• Perte de contrôle sur le comportement (par exemple, ne pas pouvoir s’arrêter de manger du sucre tant qu’il y en a devant nous, en cas d’addiction au sucre).
On peut y ajouter des critères secondaires :
• Une focalisation sur le comportement ou l’activité qui prépare celui-ci (qui peut ressembler à une obsession) et beaucoup de temps passé à réaliser le comportement – un investissement en temps et en argent
• Des efforts, souvent répétés dans le temps, pour réduire ou arrêter
• La réduction des activités sociales, professionnelles, familiales du fait du comportement et parfois l’engagement dans le comportement est tellement fort qu’il empêche d’honorer les obligations familiales, professionnelles ou sociales.
• Le maintien actif du comportement malgré la connaissance des dommages potentiels associés
• Une agitation ou irritabilité – prenant racine dans la frustration – s’il est impossible de mettre en œuvre le comportement.
Traiter les troubles addictifs
Des interventions brèves, des conseils simples peuvent aider la personne à prendre conscience de ses difficultés et à demander de l’aide même si dans la plupart des cas, une aide psychologique et un suivi médical sera nécessaire. Il faut savoir que la plupart des addictions sont des problématiques au long cours, avec des rechutes. Certaines – pour les personnes les plus fortement atteintes – doivent être prises en charge par des équipes pluridisciplinaires dans des lieux spécialisés (alcoolisme, toxicomanies…).
La psychothérapie apporte un soutien et une information adaptée sur les mécanismes de la dépendance, les effets du sevrage, les risques et modalités des rechutes. Elle apporte aussi du soutien sous forme d’écoute, ce qui peut véritablement manquer à la personne en prise avec l’addiction car ce trouble a tendance à isoler la personne de son entourage. Aussi, elle propose d’autres façons d’affronter le stress et les difficultés de la vie (ex, les thérapies comportementales et cognitives). Enfin, elle permet de prendre du recul par rapport à ses problèmes, son histoire et le sens que peut y prendre l’addiction.
Pour aller plus loin :
Le très complet dossier de l’INSERM
Psychologue addictions Paris

N° ADELI : 75 932204 3 N° SIRET : 510 537 913 00046
Psychologue Paris 9e et arrondissements limitrophes : Psychologue Paris 10e ; Psychologue Paris 3e ; Psychologue Paris 11e ; Psychologue Paris 8e ; Psychologue Paris 18e ; Psychologue Paris 17e.
